La dictature de la salade
Chère Ségolène,
Toi qui te veux à l'écoute du peuple français et des problèmes que celui-ci rencontre dans sa réalité du quotidien, accepte que nous t'interpellions dès aujourd'hui et durant toute ta campagne, interne dans un premier temps au Parti Socialiste, et dans tout le pays nous l'espérons ensuite, sur tous ces tracas qui nous rendent chaque jour, la vie plus difficile.
Le premier d'entre eux pour ma part est ce que j'appellerais "la dictature de la salade". Je déteste tout ce qui peut s'apparenter à de la salade verte ou à des crudités. Mais ce dont j'ai horreur par-dessus tout, ce sont les sauces à base de vinaigre qui ont pris l'habitude de les accompagner. On pourrait me faire la leçon sanitaire en me répondant que je passe à côté de quelque chose de délicieux et de vitamines essentielles pour mon métabolisme. Certes. Mais je rétorquerais alors, à l'instar de Madame Evelyne Thomas: "c'est mon choix!". Or, dans notre pays, alors que l'on prévoit partout des espaces non fumeurs, on délaisse tout à fait les non-consommateurs de salade-vinaigrette. Pire: on leur impose l'ingestion de ces aliments.
Je m'explique. Il est bien entendu très facile de ne pas commander, dans un restaurant, ce genre de plats. Mais il est quasi impossible d'y échapper en accompagnement de plats volontairement choisis. Les restaurateurs poussent la perfidie jusqu'à ne pas indiquer sur leurs cartes la présence de cet intrus dans vos assiettes. Ainsi, lorsque naïvement, vous commandez une omelette, vous vous retrouvez avec certes votre omelette mais aussi, prenant la moitié de votre assiette, une infâme salade dont la vue seule vous coupe l'appétit. Vous allez me dire: "N'y prêtez pas attention, dégustez votre omelette et laissez la salade de côté." Mais tout d'abord c'est gâcher de la nourriture, ce qui me pose un réel problème moral et de plus, comment faire lorsque la sauce vinaigrée dégouline sournoisement sur votre met et le rend, par là même, impropre à votre consommation? J'ai, depuis le temps, pris le pli et je précise systématiquement au serveur que je ne veux pas la salade prévue en accompagnement. Mais ce n'est pas toujours aussi simple! D'une part parce que, comme je l'ai dit plus haut, le dit accompagnement n'est pas toujours spécifié sur la carte; d'autre part parce que certains serveurs se refusent à l'enlever pour ne pas ternir une certaine image de marque. Cela "fait bien" de mettre de la salade avec les plats…
Chère Ségolène, personne ne parle de ce souci qui crée pourtant chez moi, comme chez bon nombre de nos concitoyens, un réel malaise à chaque fois que nous passons le seuil d'un restaurant. Je compte sur toi pour prendre les mesures adéquates à ma délivrance.
Fanny
citoyenne-experte